L'école

Historique

Consultez également le site du Bicentenaire de l’École.

Le 2 août 1816, Louis XVIII produit une ordonnance royale portant création d’une école de mineurs à Saint-Étienne, alors en plein essor grâce à ses mines de charbon. Sa première devise est alors Operta Naturae Inveniunt Munera (Ils mettent à jour les œuvres cachées de la Nature).

Le 7 mars 1831, une nouvelle ordonnance royale donne à l’établissement le statut d’école d’ingénieur. Aujourd’hui, l’École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne figure parmi les plus prestigieuses écoles d’ingénieurs de France. L’école est résolument tournée vers le monde de l’entreprise et bénéficie d’un lien permanent entre recherche et formation.

De l’ordonnance royale du 2 août 1816 à l’Établissement public national à caractère administratif de 1992…

À la chute du Premier Empire en 1815, le traité de Vienne sépare la Sarre et la Savoie de la France. Il prive ainsi le pays des écoles pratiques des mines de Geislautern et Pesey alors que pointe l’aube de la révolution industrielle. À cette période, la France connait un réel besoin de cadres pour l’extraction de la houille. En 1816, Louis XVIII ordonne la création d’une école de mineurs à Saint-Étienne.

Le 2 août 1816 est ainsi créée la plus ancienne école de la région Rhône-Alpes : l’École des mines de Saint-Étienne, située idéalement près des mines de houille du département de la Loire. À l’origine, elle a pour mission de former des maîtres-mineurs.
Le 7 mars 1831 une ordonnance royale modifie le régime de l’école qui devient une école d’ingénieurs.

Le développement de l’industrie minière, le nombre d’anciens élèves, le rang de responsabilité auquel ils accèdent, la qualité de l’enseignement dispensé, la personnalité marquante de certains directeurs favorisent cette évolution.

Rapidement, le modeste bâtiment loué place Marengo, ne s’avère plus adapté et l’école s’installe en 1848 dans le domaine de Chantegrillet cédé par les Frères des écoles chrétiennes.

Le domaine de Chantegrillet - L’École est située en arrière-plan, au centre de la photo.

Le domaine de Chantegrillet – L’École est située en arrière-plan, au centre de la photo.

Malheureusement des travaux miniers compromettent la solidité des bâtiments et l’école connait un nouveau déménagement en 1927 vers son emplacement actuel, sur le cours Fauriel.

Cette situation lui vaudra le titre de « Grande dame du cours Fauriel ». L’École est toujours installée sur ce site, qui a été depuis remodelé et étendu.

Depuis, l’École n’a eu de cesse de faire évoluer ses activités de recherche et de formation : tout d’abord en chimie et en métallurgie.

Très tôt elle fait figure de pionnière en s’intéressant à l’informatique, puis ensuite à l’ingénierie et aux questions environnementales.

1987 marque le 1er accord avec une institution académique étrangère : l’Université technique de Berlin. Cette coopération sera suivie par la signature du 1er accord de double-diplôme en 1993. À ce jour l’école compte plus de 80 accords et conventions avec des établissements d’enseignement supérieurs.

En 2002 : l’École prend le tournant de la microélectronique avec l’ouverture d’un second site à Gardanne dans les Bouches du Rhône (centre Microélectronique de Provence, campus Aix-Marseille-Provence, qui sera inauguré en 2008) et franchit le cap des 1000 élèves l’année suivante.
En 2004 elle créée le CIS, centre de formation et de recherche consacré à l’ingénierie et la santé.

En 2010, la création de l’Institut Henri Fayol, a pour objet l’étude, l’expérimentation et la promotion de bonnes pratiques et de modèles de performance pour les entreprises.
Aujourd’hui, l’École des mines de Saint-Étienne compte parmi les dix plus prestigieuses écoles de France avec plus de 1600 étudiants.

Des hommes remarquables

Louis BEAUNIER (1779 – 1835)

Louis BEAUNIER sera le premier directeur.

Il est nommé en 1816 à la tête de l’École des mineurs de Saint-Étienne et la transforme peu à peu de lieu de formation de maîtres ouvriers en école d’ingénieurs civils.
Inspecteur général des mines, industriel, il est le fondateur du premier chemin de fer de France.
Né à Melun en 1779, il meurt prématurément en 1835 alors que sa tâche n’est pas achevée.
Cet homme clairvoyant fut un grand serviteur de la Patrie.
La première étude topographique du bassin houiller est à mettre à son actif, elle fut réalisée en 1812.

Benoît FOURNEYRON (1802 – 1867)

Benoît FOURNEYRON sera élève et major de la première promotion de l’École qui compte alors 8 élèves.
Il est l’inventeur de la turbine, directeur des mines du Creusot, du Bois d’Avaize.
En 1821, à Saint-Étienne, il étudie le tracé du premier chemin de fer français (Saint-Étienne-Andrézieux).
Il réalise la fabrication de fer blanc, alors monopole anglais.
En 1831, il présente un mémoire sur les turbines hydrauliques.
À cette époque, la turbine est le produit le plus remarquable de la vague d’innovations technologiques que connait le continent européen au XIXe siècle.
Elle permet alors de revivifier des implantations industrielles anciennes et de donner à l’énergie hydraulique de nouveaux atouts face à la machine à vapeur.

Jean-Baptiste BOUSSINGAULT (1802 – 1887)

Jean-Baptiste BOUSSINGAULT sera élève de la 2e promotion de l’École.
Il se met en 1822 au service de la Colombie où il se livre à des explorations scientifiques.
De retour en France, il enseigne à la faculté des Sciences de Lyon puis au Conservatoire des arts et métiers de Paris.
Il mène des activités de recherche pointues en mettant la chimie au service de l’agriculture. Ses résultats sont à la base de la science organique actuelle.
En 1875, il met au point les premiers aciers au chrome. Cette date marquera le début des laboratoires d’usine, promis à un riche avenir dans le domaine des aciers spéciaux.

Félix DEVILLAINE (1822 – 1913)

Félix DEVILLAINE (promotion 1846) est l’archétype de l’ingénieur civil.
Il résout, au tournant du siècle, le problème de l’exploitation des couches épaisses des mines par le remblayage.

Henri FAYOL (1841 – 1925)

L’œuvre de Henri Fayol (promotion 1860) est gigantesque. Il sera non seulement un grand chef des mines et de l’industrie mais aussi un «apôtre du bon sens».

Prototype de l’ingénieur généraliste, dirigeant d’une grande entreprise de son époque, il publie en 1916 – cinq ans après “Les principes du management scientifique” de Taylor – un article fondamental sur la gestion des grandes entreprises : “Administration industrielle et générale”.
Il est le premier à tenter de construire une théorie de l’organisation pour les dirigeants.
L’une des pièces importantes de son œuvre de mineur a été l’étude de la lutte contre les feux de mine.

Jean-Baptiste MARSAUT (1832 – 1914)

Jean-Baptiste MARSAUT sera major de la promotion 1852.
Il passe l’essentiel de sa carrière à Bessèges dans le Gard où dès l’âge de 29 ans, il prend la direction de la mine qui produit alors 300 000 tonnes par an.
Inventeur de génie, on lui doit l’invention de procédés pour laver et épurer le charbon pour lequel il sera 5 ans en procès contre son concurrent Maximilien Evrard.
Mais sa célébrité est incontestablement la lampe qui porte son nom (et qui orne le grand portail de l’École des mines de Saint-Étienne aujourd’hui).
La gestion de l’éclairage anti-grisouteux restera le souci majeur de sa vie.

Louis TAUZIN (1856 – 1921)

Professeur à l’École des mines à l’âge de 27 ans, il occupe le poste de directeur adjoint en 1891 puis celui de directeur deux ans plus tard.
Il conservera cette fonction jusqu’en 1907, quand il sera élevé au grade d’Ingénieur général des mines.
Il a l’honneur, en mai 1898, de recevoir à Chantegrillet le Président de la République Félix Faure.
Il sera également Président de la Société de l’industrie minérale de 1898 et ce jusqu’à sa mort en 1921.

Ludovic BRETON (promotion 1862)

Ludovic BRETON sera directeur des travaux de creusement du premier tunnel sous la Manche.

Pierre TERMIER (1859-1930)

Pierre TERMIER sera professeur à l’École de 1885 à 1894, membre de l’Institut, géologue et alpiniste.
Il quitte l’École des mines de Saint-Étienne pour l’École des mines de Paris en 1894. En 1909, il entre à l’Académie des Sciences. Géologue, passionné d’alpinisme, il signe la première ascension de la Roche de Jabel (3 602 m). Le Roc Termier, pic du groupe du Galibier, porte son nom.

Pierre CHEVENARD (1887 – 1960)

Pierre CHEVENARD, promotion 1910, est recruté par Henri FAYOL en 1911. Il reçoit la mission suivante : «rassembler, créer au besoin l’outillage expérimental, instituer les méthodes d’investigation, explorer méthodiquement les alliages ; puis à partir de ces matériaux, réaliser les produits sidérurgiques nouveaux nécessaires aux nouveaux besoins de l’industrie».
Il découvre et expérimente dans ce cadre la machine dilatométrique (1916) et les micro-machines d’essai.
à partir de 1919, il occupe la chaire de métallurgie à l’École des mines de Saint-Étienne et participe aux travaux du Cercle d’Étude des Métaux.

En 1946, il est admis à l’Académie des Sciences.

Louis NELTNER (1903-1985)

Louis NELTNER est diplômé X-mines.
Géologue-explorateur et alpiniste, il sera professeur à l’École en 1931, puis directeur de 1943 à 1971.
Il explore le Maroc dans les années 20, alors en grande partie sous contrôle militaire. Il est souvent le premier civil à s’aventurer dans l’Atlas et l’Anti-Atlas du Sud de Marrakech.
Il consacre 40 ans à l’École des mines de Saint-Étienne où il réussit à établir un véritable lien entre enseignement et recherche.
Alpiniste : expéditions dans l’Himalaya, dans l’Atlas… Un refuge situé près du mont Toubkal (4 165 m), point culminant d’Afrique du nord, lui a été dédié.

Georges VILLIERS (promotion 1919)

Georges VILLIERS sera maire de Lyon en 1941-42, fondateur et président du CNPF de 1946 à 1966.

Il est à l’origine des retraites complémentaires des cadres. En tant qu’ardent défenseur de l’ouverture des frontières économiques, il participe au lancement de la Communauté européenne du charbon et de l’acier.