L’ancienne responsable du département des Procédés pour l’Environnement et les Géoressources (PEG) a été nommée directrice du centre des Sciences des Processus Industriels et Naturels (SPIN) pour un mandat de trois ans. Elle succède à Jean-Michel Herri.
Quand avez-vous pris vos nouvelles fonctions et quelles sont vos principales missions ?
« J’ai officiellement pris mes nouvelles fonctions le 1er janvier 2024, après quatre mois en immersion en binôme avec Jean-Michel Herri. Cette période de transition fut l’occasion de prendre mes marques et de cerner le périmètre d’action et les missions de mon nouveau poste. Au-delà de la gestion des ressources humaines et financières du centre, je m’attacherai à piloter et à décliner les grands projets structurants qui s’inscrivent dans la stratégie globale de l’école et de l’IMT. Ce travail passera par des recrutements pour soutenir les travaux sur le génie des procédés chimiques et notamment les questions relatives aux mines du futur, à la souveraineté industrielle et au recyclage des métaux rares. Il concernera aussi le numérique et la digitalisation des procédés avec des travaux de recherche menés sur des capteurs et la création de jumeaux numériques utilisant l’IA et des modèles physico-chimiques, l’ADN du centre SPIN. Nous aurons enfin un rôle à jouer dans le projet Campus du Futur d’une manière générale mais aussi sur l’installation de pilotes de taille significative dans nos locaux pour répondre aux questions des entreprises qui sollicitent notre expertise. »
Vous êtes la première femme à occuper ce poste. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
« J’ai d’abord et avant tout un sentiment de grande responsabilité face à la tâche d’ampleur qui m’attend. Le fait d’être la première femme à occuper cette fonction n’est pas un élément que je perçois concrètement dans mon quotidien. J’ai toujours été habituée à évoluer dans un milieu masculin depuis l’école d’ingénieurs. Ce poste constitue surtout un nouveau défi professionnel. J’arrive avec une envie d’apprendre et, en même temps, de partager mon expérience avec l’ensemble de mes collègues. »
J’ai d’abord et avant tout un sentiment de grande responsabilité face à la tâche d’ampleur qui m’attend.
Ana Cameirao, directrice du centre SPIN
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent devenir ingénieurs ?
« Je leur dirai que c’est dans leur main et qu’il faut foncer. L’important est de faire ce que l’on aime en faisant confiance à ses capacités de travail. Bien sûr, la motivation, la confiance, le fait de s’entourer des bonnes personnes et de bien s’informer sont essentiels. Même si je savais que je voulais travailler dans le domaine de l’ingénierie, je suis passée par divers questionnements avant d’intégrer le monde des sciences et de la recherche. Ces étapes de doute sont bénéfiques pour ensuite être plus sûre de ses choix. »
CV EXPRESS – ANA CAMEIRAO
- Né le 01/02/1978 à Lisbonne (Portugal)
- Réside à Saint-Étienne (42)
- Diplôme d’ingénieur, université de Lisbonne (2004)
- Doctorat en génie des procédés et de l’environnement, Institut National Polytechnique de Toulouse (2007)
- Habilitation à diriger des recherches en sciences de l’ingénieur, HDR, université Jean Monnet (2016)
Texte et photo : Nicolas Guillaume