PANORAMINES

Quatre questions à Frédéric Pithoud, parrain de la promotion ISMIN 2019

Co-fondateur et dirigeant la société EDITAG depuis 2007, président des Entrepreneuriales en PACA, Frédéric Pithoud sera le parrain des futurs ingénieurs formés sur le Campus G Charpak Provence. Il collabore depuis plusieurs années avec notre École à travers diverses activités pédagogiques et professionnelles.

Ingénieur généraliste de formation (HEI), passionné par l’industrie et l’innovation, Frédéric Pithoud a orienté sa carrière vers la gestion de production, l’organisation et l’optimisation industrielle bien avant l’expansion du « Lean ». Il revient avec nous sur son parcours, nous livre sa conception du métier d’ingénieur et (re)place l’humain au cœur de la performance des entreprises.

Quel est votre parcours professionnel ?

Après une première expérience de responsable produits dans une PME, j’ai exercé en Suisse comme consultant sur des projets d’optimisations d’organisations industrielles et de déploiement de solutions informatiques, principalement dans le secteur de la micromécanique et de l’horlogerie.
J’ai ensuite rejoint ST Microelectronics, à Grenoble, aux États-Unis puis à Rousset (13), pour des missions de gestion de la production, déploiement de solutions de pilotage usine, de pilotage d’activités de sous-traitance et d’amélioration de supply-chain sur l’ensemble des usines dans le monde, notamment en Asie, une activité menée durant 12 années.
En 2007 j’ai créé Editag, entreprise innovante dédiée à la fabrication de solutions IoT pour l’industrie manufacturière, aujourd’hui engagée dans un déploiement international.
Implantée à Meyreuil (13), elle compte 20 collaborateurs et 5 recrutements sont en cours.

Quels sont vos liens avec le Campus Georges Charpak Provence ?

Editag a accueilli plusieurs alternants de l’École et régulièrement des élèves ISMIN en stage. Nous sommes impliqués dans la formation ISMIN via les projets industriels, les Innov’actions, les Entrepreneuriales : les élèves sont investis dans ce dispositif dès la première année du cursus.
Des projets collaboratifs innovants sont menés avec les équipes du campus et feront émerger des sujets de thèse. Notre collaboration est croissante !
Nous sommes aussi très présents dans l’écosystème du territoire aux côtés de Mines Saint-Étienne sur les thématiques des technologies de la microélectronique, internet des objets, sécurité numérique… membre impliqué du pôle de compétitivité mondial SCS (Solutions communicantes sécurisées) ou ARCSIS, l’ancienne association pour la Recherche sur les Composants et les Systèmes Intégrés Sécurisés.

Vous avez accepté d’être parrain de la promotion 2019 : comment concevez-vous ce rôle ?

C’est avec plaisir et fierté que j’ai accepté ce rôle qui vient conforter nos fructueuses collaborations et relations de longue date ! Mon rôle ne sera pas purement symbolique, je souhaite qu’il s’inscrive dans le temps et serai toujours disponible pour donner un conseil, orienter ou répondre à une problématique des élèves-ingénieurs.
Les Innov’actions en février dernier sur le campus portaient justement sur un sujet au cœur de mes préoccupations managériales : la notion de bien-être au travail comme moteur essentiel de la performance des entreprises. Donner du sens aux actions, être tourné vers les futurs acteurs et collaborateurs, cela se prépare aussi en amont et cette démarche de pédagogie innovante va dans ce sens. C’est l’un des messages que j’ai souhaités transmettre aux étudiants lors de ces journées.

Quelle est votre vision du métier d’ingénieur (du rôle de l’ingénieur) et de l’ISMIN en particulier ?

« Le monde de demain reste à inventer ! » Au cœur des réflexions et évolutions actuelles multiples en matière de prospectives, la place et l’implication de l’ingénieur seront fondamentales dans la façon d’appréhender les défis de l’humanité. Se déplacer, consommer, produire… changer de paradigme ; quel seront les enjeux de la réalité virtuelle, des technologies microélectroniques, des capteurs ou de la sécurité numérique… ?
Le futur se fera avec les ingénieures et les ingénieurs. C’est toute la gageure de leur métier : à la fois spécialiste d’un micro-domaine et apte à acquérir une vision transverse, systémique pour concevoir et conceptualiser les projets futurs. Un croisement de compétences qui nécessite aussi de se former tout au long de la vie et « d’apprendre à apprendre ».

Enfin, depuis sa création il y a 8 ans je suis très impliqué dans le dispositif « Les Entrepreneuriales en PACA » : un programme pluridisciplinaire qui se nourrit, à l’image du monde de l’entreprise, de différents profils. Cette expérience entrepreneuriale sur 6 mois favorise l’échange et la collaboration d’étudiants d’horizons académiques différents et c’est très formateur. De la diversité naît la richesse. C’est l’un des enseignements que chaque étudiant s’approprie durant le parcours.
L’évolution de la nature des projets que les étudiants proposent eux-mêmes est d’ailleurs significative : très axés au départ sur les réseaux sociaux ou les applications mobiles, ils s’orientent de plus en plus vers des projets environnementaux et sociétaux (avec pour une part d’entre eux l’utilisation de nouvelles technologies), ce qui révèle à mon sens une réelle prise de conscience croissante des jeunes en général et des futur(e)s ingénieur(e)s en particulier des enjeux et défis auxquels le monde fait face.


La cérémonie diplômante aura lieu le samedi 30 novembre 2019.