PANORAMINES

Deux nouveaux projets interdisciplinaires en santé

Suite à l’Appel à projets de recherche et d’intervention pour réduire et lutter contre le tabagisme porté par l’Institut National du Cancer (AAP INCA), le Centre Ingénierie et Santé est lauréat de deux projets sur la cigarette électronique, comprenant une étude clinique en partenariat avec le CHU Saint-Étienne. Plusieurs post-doctorants seront accueillis dans ce cadre.

« Sels de nicotine : toxicologie et pharmacologie »

Des évolutions en termes de formulation des e-liquides et de matériel de vapotage ont récemment émergé sur le marché français avec la démocratisation des sels de nicotine et des technologies POD.
Ces nouvelles tendances entraînent des problématiques spécifiques d’ordre sanitaire (la toxicologie pulmonaire induite par l’ajout d’acides organiques dans les e-liquides vaporisés est mal documentée) ; des questions relatives à l’addiction ou au sevrage, ou encore des problématiques d’ordre réglementaire (les acides organiques pourraient modifier le profil pharmacocinétique de la nicotine inhalée).

Ce projet sera mené en partenariat avec Sigma Clermont, Université Jean Monnet et CHU de Saint-Étienne et réunira métrologues et ingénieurs, chimistes des aérosols, biologistes et toxicologues, pharmaciens et tabacologues.
Il permettra ainsi d’apporter des connaissances scientifiques, robustes et indépendantes de l’industrie du tabac comme du vapotage pour répondre aux interrogations des autorités publiques : sur l’émergence sur le marché français des produits de vapotage aux sels de nicotine, sur leurs enjeux toxicologiques (évaluation in vitro) et sur leur impact pharmacologique (études in vitro et in vivo).

Le vapotage scolaire

La prévalence du tabagisme à 17 ans en France diminue depuis 2000. Dans ce contexte, la cigarette électronique pourrait jouer un rôle, bénéfique ou délétère, quant à « l’initiation » des adolescents au tabac. Il est ainsi nécessaire de suivre les prévalences d’expérimentation et d’usage associées à ces deux produits, en effectuant des études observationnelles et de trajectoires d’usages chez les adolescents français.
Forts des méthodologies déjà éprouvées à plus petite échelle ou sur d’autres populations d’intérêt, les chercheurs proposent un projet pilote sur les relations entre vapotage et tabagisme chez les adolescents en classe de seconde via la réalisation de trois phases : étude observationnelle, étude de trajectoires d’usages, et éducation à la santé.

Ce second projet scientifique mené en partenariat avec l’Université Lyon 1, l’INSERM, la Rotonde et le Rectorat d’académie, est également fortement interdisciplinaire. Il réunira chercheurs en sciences humaines et de l’éducation, médecins, ingénieurs spécialistes du vapotage et du tabagisme.

Ces deux études d’une durée de 4 et 2 ans, d’un financement total de 633 000 €, débuteront en avril 2020. Elles s’inscrivent dans le volet « Déterminants, trajectoires, leviers d’action sur les comportements liés au tabac dans la population générale » de l’Institut National du Cancer.

Nos plus vives félicitations vont aux équipes scientifiques pour l’obtention de ces projets !

Contact : Jérémie Pourchez, chargé de missions « santé du futur », Centre Ingénierie et santé