PANORAMINES

La Rotonde de Mines Saint-Etienne signataire de l’appel à la reconquête de la culture scientifique

La Rotonde

La crise de la culture scientifique est un thème qui s’est imposé avec acuité dans le débat politique et intellectuel, et pour cause. La France, qui est historiquement l’un des principaux berceaux du développement des sciences modernes, perd peu à peu son rang de grande nation scientifique. L’appel à la reconquête de la culture scientifique, signé par un remarquable panel de personnalités scientifiques et culturelles, dont le directeur de la Rotonde de Mines Saint-Etienne, tire la sonnette d’alarme et met l’accent sur la nécessité de réfléchir à des mécanismes nouveaux, capables de susciter le désir de culture et de science, notamment chez les jeunes.

Le recul de l’influence sociale de la science dénoncé

Une soixantaine de personnalités françaises de marque, dont Guillaume Desbrosse, directeur de la Rotonde de Mines Saint-Etienne et membre du Conseil National de la Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CNCSTI), ont cosigné une tribune publique dénonçant le recul de l’influence sociale de la science et l’affaiblissement de l’image de l’expertise scientifique. Cette prise de position n’est pas une occasion d’exprimer des revendications corporatistes ou des intérêts particuliers. Elle exprime d’ailleurs le même type de préoccupations exprimées dans le texte d’une « Résolution sur les sciences et le progrès dans la République », adopté à l’Assemblée nationale le 21 février 2017. L’une et l’autre ont en commun de souligner la situation alarmante de la culture scientifique et de réclamer la mise en œuvre de mesures de reconquête de cette culture scientifique.

Une tribune publique pour faire face notamment à la méfiance croissante envers la science

Les signataires de de l’appel à la reconquête de la culture scientifique déplore une certaine « remise en cause croissante de l’universalité, de la valeur culturelle et de l’impact social du travail scientifique. ». Ils estiment également que les inquiétudes suscitées par l’incertitude qui accompagne les premières étapes du développement scientifique ou technique sont alimentées par « des postures idéologiques fondées sur une défiance croissante vis-à-vis des processus d’acquisition des données scientifiques ». Et de marteler que « Dans ce relativisme culturel, la connaissance sociale de la science s’éloigne des considérants scientifiques ».

De cette méfiance envers l’expertise scientifique émerge un « populisme précautionniste » dénoncé par Gérald Bronner, un sociologue français, professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot. Cette méfiance croissante est de nature à empêcher les utilisateurs de profiter pleinement des nombreux bienfaits des sciences et des nouvelles technologies : «le gain de temps au quotidien, la modernisation de la cuisine et du ménage, la conservation des mets, la révolution agricole, la communication, l’univers des loisirs ainsi que l’allongement moyen de l’espérance de vie de 70% depuis le début du vingtième siècle…».